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Message  Laotseu Mar 27 Avr - 15:38

I Matériel

Nous nous sommes rendus dans un premier temps à l’AEPCM (Association des Etudiants en Pharmacie de Châtenay-Malabry) où nous avons pu nous procurer le Guide des Professions Pharmaceutiques et le Guide des Etudes Pharmaceutiques, tous deux édités par l’ANEPF (Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France). Ces deux guides nous ont permis de rassembler des informations sur le cursus et sur le métier officinal (missions et obligations…).
Nous sommes allés à la scolarité où nous avons demandé la liste des UE (Unités d'Enseignements) optionnels.
Les cours de première année d’Hélène Van Den Brink nous ont ensuite permis de compléter nos informations sur le cursus, ainsi que sur l’aspect législatif qui tient un rôle majeur dans la profession officinale. Ces cours nous ont également permis d'étoffer nos informations sur l'aspect législatif.
A la recherche d’un schéma récapitulatif pour la partie traitant du cursus universitaire officinal, nous avons consulté le site internet de la faculté de pharmacie de Toulouse.

Après nous être intéressé aux missions du pharmacien, nous nous sommes penchés concrètement sur l'installation du jeune diplômé (crédit, loi, choix de la pharmacie...) à l'aide de l'ouvrage "Installation du Jeune Pharmacien" (41ème édition, édité par l'ANEPF).

En parallèle, le 22 Novembre 2009, à la gare de Massy, un exemplaire du Métro était disponible. Dans cet exemplaire est paru une publicité Leclerc en faveur de la vente de médicaments dans les grandes surfaces. Pour en savoir plus et ce qu'il en est réellement, nous avons eu 2 idées : contacter le groupe Leclerc et le Ministère de la Santé.
Le groupe Leclerc n'a pas souhaité répondre à nos questions alors que le personnel du Ministère est soumis au secret.
Néanmoins, le Ministère nous a confié qu'une loi, bouleversant le système de santé, allait être voté : la loi Hôpital Patients Santé Territoires (HPST) sans nous révéler les articles de cette loi.
Le 26 Novembre 2009, nous avons recueilli un exemplaire du Figaro dans le hall de notre faculté où un article traitait des grandes lignes de la loi HPST.
Plus tard, nous avons trouvé davantage d'articles sur la loi HPST comme dans pharmamag du 1er semestre 2010 distribué dans la faculté de pharmacie mais publié aussi sur internet par l'OCP, un grand répartiteur.
Nous avons lu également plusieurs articles du Moniteur des pharmacies (hebdomadaire de référence pour la pharmacie d'Officine) avec notamment le n°2819 du 27 Février 2010 où une interview était proposée à Dominique Jordan, président de PharmaSuisse. L'intérêt de cet article est de montrer les conséquences futures de la loi HPST puisqu'en Suisse, cette loi est déjà appliquée depuis 10 ans !
Enfin, la loi HPST a été construite par des rapporteurs, M. Rioli en l'occurrence pour le secteur Officine. Son rapport complet est disponible sur le site de l'USPO (Union des Syndicats des Pharmaciens d'Officine), ce qui nous a permis de connaitre la finalité de cette loi dans les détails.


II Résultats

A/ Le cursus
En première année, l’étudiant doit passer un concours soumis à un numerus clausus (266 étudiants pour Châtenay-Malabry).
L’étudiant reçu au concours aura à effectuer au cours de la deuxième année un stage d’initiation officinale de 6 semaines (Septembre-Octobre) pendant lequel il sera formé sur la dispensation du médicament, la reconnaissance de plantes et de produits chimiques, de posologies…
L’enseignement dispensé pendant ces deux premières années (premier cycle) représente la formation théorique commune de base.
Les troisième et quatrième années abandonnent quant à elles l’aspect théorique pour se concentrer sur des connaissances plus directement liées au milieu du pharmacien.
L’étudiant devra pendant chacune de ces deux années valider un stage d'une semaine, ainsi que deux UE.
Les UE proposés à Châtenay-Malabry, concernant la filière officine, sont l’UE 16 « Botanique, Mycologie et Pharmacognosie appliquée », l’UE 48 « Anglais », l’UE 54 « Unité et diversité du vivant » et l’UE 107 « la mère l’enfant et le sujet âgé à l’Officine ».
Durant la cinquième Année Hospitalo-Universitaire (AHU) l’étudiant aura cours le matin et sera à l’hôpital l’après midi.
Enfin, en sixième année, l’étudiant effectuera un stage de 6 mois de pratique professionnelle et élaborera une thèse d’exercice qu’il devra soutenir devant un jury. Après la soutenance de cette thèse l’étudiant obtiendra le titre de Docteur d’Etat en Pharmacie.


B/ Le métier du pharmacien d'officine
1) Les missions du pharmacien
Avant tout, le futur pharmacien doit être de nationalité européenne et s'inscrire à l'Ordre des Pharmaciens pour pouvoir prétendre à exercer en France.
Les missions du pharmacien sont nombreuses tels que : la délivrance des médicaments (posologies, interactions …) selon la législation, le conseil aux patients, la gestion du stock des produits pharmaceutiques, la comptabilité (titulaire), le personnel, la disponibilité du médicament à tout moment avec le système de garde (nuit/dimanche) …

2) Les règles de la profession
L'officine n'est pas un commerce comme les autres. Le pharmacien doit respecter des règles spécifiques à la profession comme le secret professionnel, la déontologie, la probité (droiture, honnêteté, attachement au devoir moral de la profession), ne pas porter atteinte à la dignité (respect de valeur de la pharmacie) …
Il existe 3 codes majeurs à respecter : le Code de la Sécurité Sociale, le Code de Santé Publique et le Code de déontologie. Par exemple l'article 105 stipule qu'il est interdit à tout pharmacien d'exercer en même temps que sa profession une autre activité incompatible avec la dignité de la profession (le dopage, la vente de stupéfiant par exemple).
Par ailleurs, il existe de nombreuses responsabilités (civiles, pénales, disciplinaires et aux prestataires sociaux) qui peuvent être engagés en cas de faute (involontaire), de fraude (volontaire) ou d'abus (usage volontare d'un droit qui dépasse l'usage raisonnable de ce droit).

3) L'ouverture d'une officine
L'ouverture d'une officine est strictement réglementée en France. A l'heure actuelle, la création de nouvelles officines est gelée car le Ministère souhaite stabiliser le réseau officinal.
L'achat d'une officine est conséquent dépassant souvent le million d'euro. A cela s'ajoute le cout de la licence, de l'exploitation des locaux, du personnel, des charges …
D'autre part, les crédits sont maintenant difficilement accordés à cause de la crise financière et de l'endettement de nombreuses pharmacies (33% des officines ont une trésorerie négative selon la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France qui est le syndicat majeur de la profession).

4) Évolution de carrière et salaire
Les salaires de la profession pharmaceutique sont régis par des échelons allant couramment de 130 à 600 soit de 1345,51€ à 3688,31€ brut.
Un pharmacien sortant de la faculté est classé à l'échelon 400, soit à 2458,87€ brut.
Les reconversions du pharmacien d'officine sont peu nombreuses et se résume à la répartition et le marketing mais il est rare que le pharmacien suive ces voies.


C/ Perspective d'avenir de l'Officine
a) Évolution législative : loi Hôpital Patients Santé Territoires (HPST)

La loi HPST est une loi adoptée en Juillet 2009 qui a pour but, de moderniser notre système de santé, dans tout les secteurs. Pour le secteur de la pharmacie d'officine, M. Rioli a été chargé de rédiger un rapport. M. Rioli a été confronté à un compromis d'actualité : diminuer le coût des dépenses pour la Sécurité Sociale tout en améliorant le système de santé ! Mais ces mesures ne sont pas encore applicables car la publication des décrets d'application n'a pas encore eu lieu.
Le constat est simple : le pharmacien est sous utilisé ! Aux yeux de la population, le pharmacien passe seulement pour un exécuteur d'ordre du médecin alors qu'avec ses 6 années d'études, il est l'expert français du médicament. Ce rapport doit aussi changer cette mentalité qui s'est installé au fil des décennies.

1) La prévention, le dépistage et les missions d'informations à l'officine
C'est l'officialisation des missions que le pharmacien pratique déjà à l'officine. Par exemple la mise à disposition de documentation, l'écoute ...
D'autre part, un espace santé doit être crée pour accueillir le patient dans un cadre strictement confidentiel où le pharmacien peut expliquer certains traitements lourds, comme contre le cancer. Mais, il peut aussi recevoir des patients qui souhaitent seulement discuter de leur état de santé qui les tracassent, mais pas au point d'aller consulter un médecin. (Question personnelle, supposition de maladie ...) Si besoin, le pharmacien peut adresser le patient à son médecin traitant. Cela fera économiser les consultations inutiles chez le médecin mais aussi de pouvoir dépister les pathologies potentiellement grave. Cela permettra au pharmacien de devenir un acteur clé du système de santé.

2) Les soins de premiers secours
Les soins de premiers secours sont par exemple les petites coupures du jardinage ou les bleus. Il faut travailler sur la mise en place d'un réflexe. Le patient doit acquérir ce réflexe d'aller voir son pharmacien pour les pathologies bénignes plutôt que les urgences ou les pompiers. Cela évite des consultations inutiles qui sont pris en charge par la Sécurité Sociale !
D'autre part, il faut que cette acte soit identifié (expliquer au patient que c'est un ACTE pharmaceutique), quantifier (jusqu'où s'étendent les premiers secours ?) et centralisé (que tout les acteurs de santé conseillent cette démarche pour que le pharmacien soit un référent du patient). Il faut également que cet acte pharmaceutique soit pris en charge par l'Etat (régime obligatoire) pour permettre au patient de venir sans se soucier de son porte monnaie.

3) Pharmacien "correspondant" ou "référant" ou "traitant"
Le pharmacien se doit d'être un pivot dans le système de santé toujours dans l'optique d'améliorer le système de santé et d'engendrer le moins de frais possible pour l'État. En devenant pharmacien « traitant », il doit suivre son patient dans bien des cas : retour à domicile après hospitalisation, maintien à domicile des personnes âgées, prises en charge des pathologies chroniques ... Il devient un référentiel pour le patient.

4) Le suivi du patient
Par exemple, lors de pathologies chroniques, le pharmacien peut suivre son patient de très près, tout les mois quand il vient chercher ses médicaments. Le pharmacien doit ajuster les posologies suivant les effets décris par le patient (effets secondaires, état de santé général ...). C'est un réel avantage économique dû au fait que la consultation du médecin n'a plus lieu d'être entre les 3 mois de traitement. Le pharmacien peut également prendre la tension dans son officine, le poids, contrôler la glycémie, expliquer les analyses médicales etc.

5) Le suivi hospitalier
Le dossier pharmaceutique contient tout l'historique médicamenteux du patient. Lorsqu'un patient est hospitalisé, le pharmacien "traitant" envoie ce dossier au pharmacien hospitalier qui prend conscience immédiatement de la situation du patient (allergies, traitement en cours ...).
Mais ce n'est pas tout : à la sortie de l'hôpital, ce dossier permettra au pharmacien de connaître directement ce que les médecins ont prescrit ce qui réduit le nombre d'erreur puisque le pharmacien est en communication direct avec l'hôpital.
Par exemple la prescription d'atèle pour une fracture peut poser problème. Une atèle X ne se fait plus, ou le modèle prescrit n'existe pas ... Cela évitera au patient de se déplacer inutilement ! (En plus s'il a une fracture ...)

6) Les missions de veille sanitaire
Le pharmacien devra avoir un rôle important dans la pharmacovigilance. A l'heure actuelle, la déclaration d'un effet secondaire par exemple, se fait par formulaire. Dorénavant, elle sera informatisée pour plus de simplicité et rapidité. Il pourra également effectuer des enquêtes pour la santé publique.

7) L'acte pharmaceutique
L'acte pharmaceutique, comme l'acte médical, est une reconnaissance des compétences du pharmacien. C'est un gage que ses conseils sont indispensables. Il doit être visiblement exécuté pour que cette valorisation soit légitime. C'est en quelque sorte, une source de revenu supplémentaire pour les conseils, la délivrance, l'analyse des ordonnances ... effectués par le pharmacien et financés par la sécurité sociale.


b) Evolution économique

1) Etat des lieux économique de l'Officine :
En France, la pharmacie est un secteur particulièrement contrôlé sur le plan financier.
Par exemple, la marge dégressive lissée est une loi qui stipule que le pharmacien aura un pourcentage de marge plus faible sur un produit cher, qu’un produit peu coûteux. Par exemple, un médicament qui est vendu 500€, le pharmacien touchera 2% de bénéfice alors que sur un médicament vendu à 2€ il fera 15% de bénéfice (les chiffres ne sont qu’illustratifs donc faux).
Les génériques préconisés par la Sécurité Sociale sont également un manque à gagner pour le pharmacien mais un service rendu à l’Etat.
Les conditionnements par 3 mois des pathologies chroniques sont dans le même cas de figure.

Ce type de système montre que le pharmacien fera de moins en moins de marge au profit de la Sécurité Sociale par les génériques et gros conditionnements.
Aujourd’hui, ces conditions sont dépassées, trop pénalisantes pour le pharmacien. L’évolution des marges est même devenue négative suite à une baisse de volume consommé ces dernières années.
33 % des pharmacies sont endettées avec trésorerie négative, d’après la FSPF (Fédération des Syndicats de Pharmaciens de France).
Selon le Ministère de la santé, 4 000 pharmacies (sur 23 000 au total) sont en difficultés.
Il faut trouver des solutions alternatives qui sont le but de ce rapport.


2) La rémunération mixte :
On parle de rémunération mixte en raison de 2 sources de revenus du pharmacien futur. L’un généré par la vente de la « boite » de médicament, l’autre par l’acte pharmaceutique donné.
La rémunération d'un acte pharmaceutique (voir partie législative) pour les nouvelles missions du pharmacien prévues dans la loi HPST doit se présenter sous forme d'honoraire fixe (comme les médecins).
La rémunération mixte sera le fondement de la nouvelle économie de l'officine pour un acte pharmaceutique reconnu en tant que tel (payé par la Sécurité Sociale pour les médicaments remboursés).

3) Les régimes complémentaires :
Les régimes complémentaires (mutuelles) pour les médicaments non remboursés doivent être mis en place pour que le patient n’ait toujours rien à payer. Les complémentaires santés sont déjà intéressées comme le partenariat test liant AGF-Alliance à certaines officines test pour payer l'acte pharmaceutique.
La médication officinale, sa prise en charge par les organismes complémentaires, permettent de faire une économie sur les consultations médicales de conforts ou inutiles.

4) E. Leclerc :
M. Leclerc s’attaque au monopole du pharmacien sur les médicaments non remboursés depuis de nombreuses années. Il tente de convaincre l’opinion publique par les spots diffusés à la télévision, les articles de journaux (voir annexe) etc.
Sur le fond, il affirme pouvoir baisser de 25% le prix des médicaments dans ses hypermarchés comme il l'a fait en Italie. Or en Italie, même avec une baise de 20 à 25% du Nurofen par exemple, il reste 50% plus cher qu'en France !
La question de santé publique se pose aussi. Une simple aspirine peut entrainer des effets graves chez certains patients. Le conseil du pharmacien sera difficilement envisageable.

5) Le capital :
Jusqu’à présent, en France, les pharmacies appartiennent aux pharmaciens. L’Union Européenne (U.E.) souhaite une harmonisation des pays membres et une libéralisation du marché c'est-à-dire que des non pharmaciens peuvent acheter une officine et y tirer bénéfices.
Le Mardi 19 Mai 2009 à 9h30 l’arrêt de la Cour de Justice des Communautés Européenne (CJCE) efface dix années de procédures par la Direction générale du Marché intérieur à l'encontre de 2 Etats membres (Italie et Allemagne) : « La Cour (…) ne s’oppose pas à une réglementation nationale, (…) qui empêche des personnes n’ayant pas la qualité de pharmaciens de détenir et d’exploiter des pharmacies. »
Ce texte signifie l’U.E. n’harmonisera pas l’ouverture du capital des officines et que la décision appartient entièrement aux pays Etats membres.

6) Les groupements de pharmaciens :
"L'union fait la force". Les petites pharmacies, ne peuvent commander directement chez les fabricants (laboratoires), mais passent par des intermédiaires grossistes (grossistes répartiteurs). Ainsi, le groupement de pharmaciens, nécessitant adhésion, permet aux pharmaciens aux chiffres d'affaire modeste, d'acquérir des commandes en prix de "gros" pour une petite quantité. Ce procédé existe déjà depuis de nombreuses années mais tend à se proliférer.
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