Interview Mme Fayolle

Interview Mme FAYOLLE (02/04/2010)


1)Quelle formation avez vous suivie ?
J'ai eu mon diplôme il y a longtemps, lorsque les études étaient encore à 5 ans et non 6. Sinon, rien de plus classique. Mais mes parents étaient pharmaciens.

2)En quelle année avez vous eu votre diplôme ?
Je l'ai obtenu en 1983 à Lille. Et je suis devenu titulaire qu'en 1992 !

3)D'après vous, quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
(Rires) A mon avis, beaucoup de patience surtout. De la rigueur, beaucoup d'organisation et d'ordre. Il faut avoir du tact et aimer discuter patients. Par contre, il ne fait pas avoir peur de faire des heures sup' !

4)Quels sont les inconvénients et contraintes du métier ?
Là, c'est clair, les horaires (facilement 50h/semaine) ! 6 jours sur 7, les gardes de nuits ou du dimanche et bien sûr les responsabilités.

5)Avez vous des relations avec l'Ordre ?
Euh … Non très peu.

6)Pouvez vous nous décrire une journée type ?
Il faut ouvrir la pharmacie à 9h00 le matin. On déjeune entre 12h30 et 14h30 et on ferme à 19h30 il faut rester plus longtemps : s'occuper de la caisse, des ordinateurs par exemple.
Nous travaillons à 5 dans cette pharmacie alors que nous avons besoin d'être que 4. Mais comme ça, ça me laisse plus de temps à faire autre chose. C'est un choix de vie que je peux me permettre grâce à mon mari.

7)Maintenant parlons de l'achat de votre officine. Comment cela s'est il déroulé ? Avez vous demandé un prêt à la banque ?
Oh oui ! En 1992, le crédit était au maximum (10% je crois) ! Et en plus, le prix de la pharmacie était à 105% du chiffre d'affaire (CA), c'est énorme ! (NDLR : aujourd'hui le prix tourne autour de 90% du CA)
Mes parents m'ont aidé à hauteur de 600 000 francs (91 000€) à l'époque. Et j'ai pris un prêt à 4 millions de francs (610 000€). (NDLR soit un apport personnel de 7%). Mais ça n'a pas été facile, il a fallu que mon mari soit cautionnaire ainsi que moi même … Aujourd'hui encore, je pais le remboursement de la pharmacie ! Ca fait 18 ans de crédit sur les 20 ans signés …

8)Que vous a apporté votre métier ?
Profiter de la vie ! J'aime discuter avec les gens. Alors les mamies qui viennent depuis 18 ans et qui vous racontent leur vie il faut pas s'en lasser. (Rires)
Si c'était à refaire, je le refairai sans hésiter.

9)Avez vous déjà entendu parler de la loi HPST ?
Pas vraiment. Nous ne sommes pas très bien informés pour le moment. Mais on en connait les grandes lignes. Le problème, dans les lois, c'est qu'on est rarement accompagné. On est pharmacie pilote pour le dossier pharmaceutique et on ne reçoit aucune aide !

10)La menace pesant sur le monopole, est elle une source d'inquiétude pour vous ?
Oui. Il va certainement y avoir des regroupements de pharmacies, le numerus clausus peut sauter …

11)Qu'en est il de l'ouverture du capital ?
Ca permet de s'étendre, de grossir et d'avoir des avantages sur les commandes. Mais sinon, ça n'apporte rien. Seul le contact aux clients peut sauver une petite pharmacie face à une plus grande. L'alchimie est complexe.

12)Appartenez vous à un groupement de pharmaciens ?
Oui ! Mais ce n'est pas moi qui m'occupe de ça. Ca nous permet d'avoir des petits prix sur des commandes qu'on ne peut pas passer par laboratoire.

13)Pour conclure, que conseillez vous aux futurs titulaires ?
De la motivation, de ne pas voir tout en noir ! C'est un métier gratifiant personnellement. Mais ça implique souvent un choix de vie, des apports personnels colossaux.